Prairie humide : les espèces

NIVEAU D’ENJEU

FORT
Taille : 49-56 cm
Envergure : 115-140 cm
Poids : 500-800 g

Morphologie

Le Busard des roseaux est le plus grand des quatre espèces qui côtoient l’Europe.
Rapace de taille moyenne avec de longues ailes tenues en « V » lorsqu’il plane.
La majorité des oiseaux sont entièrement brun avec la calotte, la gorge et le bord antérieur de l’aile beige jaunâtre.
Certains mâles acquièrent un plumage gris sur la queue et une partie des ailes.

Habitat

Le Busard des roseaux est plutôt inféodé aux milieux humides permanents ou temporaires de basse altitude. Il fréquente de préférence les roselières assez étendues mais aussi des marais côtiers, des salines abandonnées et des rives des cours d’eau lents.

Cycle de vie

Les nids, volumineux dans la plupart des cas, sont essentiellement construits par la femelle avec la participation du mâle à l’apport des matériaux. Ils sont rarement à découvert et sont réduits à une simple cuvette tapissée de paille. De façon générale, tous ces nids sont installés à proximité du sol dans un environnement inondé ou seulement humide.

Régime alimentaire

Le Busard des roseaux, espèce qualifiée d’ « opportuniste » se nourrit uniquement de proies animales (petits mammifères, oiseaux, batraciens, insectes…).

Il chasse des proies vivantes, en pleine forme ou blessées, mais il ne délaisse pas pour autant les proies mortes, les charognes et les œufs d’autres espèces d’oiseaux.

Comportement remarquable

Le cérémonial du passage de proies du mâle à la femelle, typique des busards, est souvent pratiqué durant la période de nidification.

Lorsque celui-ci a attrapé une proie, il émet un sifflement pour prévenir la femelle occupée à couver les œufs ou les jeunes. Elle va à sa rencontre et, après s’être positionnée en-dessous de lui, se retourne d’un seul coup, effectuant une pirouette dans les airs, au moment même où le mâle lâche sa proie que la femelle récupère.

Ce spectacle se déroule toujours de la même façon et la synchronisation avec laquelle le couple opère, est à chaque fois un sujet d’émerveillement.

Répartition géographique – Etat des populations

NICHEUR OCCASIONNEL SUR LE SITE

Hivernant d’Afrique, l’espèce est considérée comme « à surveiller » mais en légère progression en France. Entre 1 600 et 2 200 couples recensés au début des années 2000.

Menaces

Une des plus grandes menaces subies par le Busard des roseaux est la régression de son habitat du fait de la destruction des milieux humides et des nids.

Gestion

Les différentes modalités de gestion sont l’entretien et la restauration des zones humides (roselières notamment), l’entretien et la récréation de prairies à caractère humide tout en maintenant une mosaïque de milieux.

Concernant la protection de l’espèce, la limitation des dérangements et l’adaptation des pratiques agricoles sur les territoires de nidification sont à prévoir.

NIVEAU D’ENJEU

FORT
Taille : 27-30 cm
Envergure : 42-53 cm
Poids : 120-200 g

Morphologie

  • En plumage nuptial, les plumes du dessus du corps noires au centre et bordées de brun donnent au manteau un aspect écailleux.
  • Les ailes, d’un roux uniforme, sont courtes. Les grandes couvertures sont également rousses, parfois barrées de deux à quatre lignes claires.
  • Les sexes sont assez semblables, cependant la femelle est légèrement moins grise sur les côtés de la tête et du cou.
  • Les poussins naissent de couleur noire, avant d’acquérir leur plumage de juvénile plus tard.
  • La tête, prolongée d’un bec fort et comprimé latéralement, est marquée d’un sourcil gris-bleu chez le mâle, roussâtre chez la femelle.
  • Les pattes gris-rosé, dont le tarse est bien développé, sont fortes et adaptées à la progression dans l’herbe des prairies.

Habitat

Espèce typique et emblématique des prairies de fauches alluviales en période de reproduction, le Râle des genêts niche dans les prairies humides autour des étangs de plaine, dans les pâturages et champs non moissonnés proches d’étangs et de lieux non drainés à végétation haute.

Cycle de vie

De retour de migration, le mâle se met en quête d’une femelle. Après la formation du couple, la femelle construit son nid au sol pour les œufs. Pendant ce temps, le mâle peut alors changer de territoire, afin de tenter de s’accoupler avec d’autres femelles.

Régime alimentaire

Les milieux que fréquente l’espèce sont riches de graines et de petits insectes dont elle se nourrit. Le Râle des genêts picore à terre les grains tombés, on dit qu’il est granivore.

En plus des insectes et de leurs larves, il se nourrit également toutes sortes d’invertébrés comme des limaces, vers de terre ou encore des araignées.

Comportement remarquable

Le mâle se met à la recherche d’une femelle au printemps. Tête dressée, il pousse des cris répétés avec insistance pour faire signe de sa présence.

Attirée par ces appels, la femelle s’approche. Le mâle se livre alors à une parade, se pavanant et présentant le dessin écailleux de ses ailes. Ce qui est remarquable est que le mâle peut lui offrir un cadeau tel qu’un ver ou un escargot.

Répartition géographique – Etat des populations

NICHEUR TRÈS RARE SUR LE SITE

Menaces

La principale menace de l’espèce repose sur son habitat. En effet, la disparition des prairies humides et la destruction des nichées lors des moissons tendent à faire régresser l’espèce encore très vulnérable en Europe.

Gestion

Les principaux objectifs de gestion sont donc l’entretien des prairies humides, la réouverture des milieux en cours de fermeture, la protection des nids repérés avant moisson, et l’adaptation des dates de fauche en fonction de la période de sensibilité de l’espèce.

NIVEAU D’ENJEU

MOYEN
Taille : 110-115 cm
Envergure : 180-220 cm
Poids : 3000-4500 g

Morphologie

La Cigogne blanche est un grand échassier blanc avec un long cou et de longues pattes.

Les adultes ont le plumage entièrement blanc, sauf au niveau des rémiges (grandes plumes des ailes) qui sont noires.

Le bec et les pattes sont rouges avec une petite différence chez le juvénile qui présente un bec plus terne avec la pointe légèrement plus foncée.

Habitat

La Cigogne blanche occupe en France des milieux ouverts de basse altitude où l’humidité du sol et la présence d’eau sont indispensables. Elle fréquente des zones cultivées (vergers, champs), souvent au voisinage des cours d’eau, marais et terres inondables ou des prairies humides.

Cycle de vie

La Cigogne blanche niche en colonie principalement dans des lieux hauts et découverts, faciles d’accès pour ces grands oiseaux. On les trouve sur des bâtiments, des clochers, des pylônes électriques, des arbres où plusieurs nids peuvent se côtoyer.

Ces nids sont réutilisés chaque année. Après les premiers retours de migration, les mâles prennent possession du nid, jour et nuit, en attendant une partenaire. Après la formation du couple, la phase de construction ou d’amélioration du nid préexistant commence et dure quelques jours, assurée par les deux sexes.

Régime alimentaire

Le régime alimentaire de la Cigogne blanche est strictement animal. Il se compose d’une grande variété de proies.

Parmi les invertébrés, les insectes sont très recherchés ou encore les mollusques, limaces, escargots et lombrics, qui représentent également une part importante du régime.

Chez les vertébrés, les micromammifères et les grenouilles sont consommés en priorité. La capture des lézards et des serpents est courante alors que celle des poissons est plutôt occasionnelle.

Parfois des œufs, des poussins au nid ou hors du nid ainsi que des cadavres complètent le menu.

Comportement remarquable

La Cigogne blanche est quasiment muette, excepté quelques chuintements précédant les claquements de bec très sonores. Semblables au bruit de castagnettes, ils se manifestent au cours de comportements d’excitation (salutations, rencontres, querelles).

Répartition géographique – Etat des populations

ESPÈCE MIGRATRICE ET NICHEUSE POTENTIELLE SUR LE SITE

Menaces

Le drainage et la mise en culture des zones humides (monocultures céréalières), l’utilisation des pesticides et l’abandon des pratiques pastorales constituent des menaces importantes qui peuvent limiter l’expansion de la Cigogne blanche dans notre pays.

De plus, des risques d’électrocution et de collision, plus particulièrement chez les jeunes, sur des lignes électriques restent possibles.

Gestion

Les principales mesures prises sont concentrées autour de son habitat. L’entretien des zones humides, dont les prairies, est envisagé avec un aménagement de plateformes individuelles pour la nidification ou encore par l’entretien de gros arbres.

NIVEAU D’ENJEU

MOYEN
Envergure de l’aile antérieure : 1,3-2 cm

Morphologie

Le Cuivré des marais est un petit papillon présentant des variations morphologiques entre les deux sexes.

Mâle

  • Dessus des ailes (antérieures et postérieures) en orange cuivré, bordé de noir avec une tache noire au milieu de l’aile ;
  • Dessous des ailes d’un gris-bleuté avec de points noirs liserés de blanc avec une large bande d’un orange vif vers le bout des ailes.

Femelle

  • Dessus des ailes antérieures en orange cuivré, bordé de noir avec deux taches noires au milieu de l’aile ;
  • Dessus des ailes postérieures brunes avec une bande orangée sur le bord externe ;
  • Dessous des ailes identiques au mâle.

Habitat

Espèce typique des zones ouvertes et ensoleillées telles que les prairies humides (hauteur d’herbe variable : 0,20-1,50 m) ou inondables, les prés, les marais jusqu’à 500 m d’altitude.

Cycle de vie

surélevée par rapport au reste de la végétation, défendant leur territoire vis-à-vis des autres mâles sur un rayon d’environ 20 m aux alentours.

La ponte a lieu le plus souvent sur la face supérieure des feuilles. Chaque femelle y dépose entre 120 et 180 œufs (parfois plus de 400 œufs), incubés en une dizaine de jours.

L’espèce produit deux générations par an, en mai-juin et en août. Avant de devenir papillon, il y a 5 stades larvaires. Les chenilles passent le stade de chrysalide pendant 12 à 16 jours pour devenir adulte.

Régime alimentaire

Les chenilles sont herbivores, elles broutent les feuilles, alors que les adultes sont floricoles et exploitent le nectar ou le pollen des fleurs.

 

Répartition géographique – Etat des populations

Etat inconnu sur le site mais habitats favorables

Menaces

L’assèchement des zones humides et même la conversion des prairies en cultures semblent être les menaces les plus importantes.

Gestion

Plusieurs mesures de gestion sont proposées pour un même objectif, le maintien des milieux dits ouverts. Pour cela, une conversion des cultures en prairies est envisagée avec une gestion par pâturage extensif ou fauche tardive, en dehors des périodes de reproduction de l’espèce.