- Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus)
- Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio)
- Bondrée apivore (Pernis apivorus)
NIVEAU D’ENJEU
Envergure : 85-97 cm
Poids : 370-450 g
Morphologie
L’Œdicnème criard, aussi appelé « courlis de terre » ou « courlis » se caractérise par :
- Sa grosse tête ronde et ses grands yeux, à l’iris jaune citron, adaptés à la vision nocturne ;
- Ses grandes pattes, jaunes également, indiquent un oiseau marcheur et sont comme enflées au niveau de l’articulation ;
- Un plumage brun strié qui lui confère un camouflage parfait et le rend insaisissable et particulièrement difficile à observer.
On peut distinguer les jeunes des adultes d’après la couleur brune de l’iris.
Habitat
L’Œdicnème criard habite des zones ouvertes, plates, sablonneuses ou rocailleuses à végétation clairsemée. Il affectionne également les zones agricoles où il s’installe dans les jachères et/ou les cultures tardives. Il recherche un milieu sec, avec une chaleur marquée et une végétation rase clairsemée.
Cycle de vie
Le nid de l’Œdicnème est une simple cavité au sol d’une vingtaine de centimètres de diamètre. Souvent, ses nids sont placés à faible distance d’un couvert, mais toujours dans une zone à végétation très rase, dans les secteurs les plus caillouteux, afin de repérer les prédateurs.
Régime alimentaire
L’Œdicnème se nourrit principalement de gros insectes, escargots et limaces. Occasionnellement, il peut manger des petits oiseaux et des micromammifères, comme des souris ou des campagnols.
Comportement remarquable
Dérangé au nid, l’adulte peut se livrer à une spectaculaire parade de diversion en simulant une blessure. Il tente alors d’attirer le prédateur loin de son nid ou de ses jeunes, les ailes étendues, comme brisées. Il n’hésite pas à chasser une vache ou un mouton trop proche du nid.
Répartition géographique – Etat des populations
Menaces
L’intensification agricole et l’extension de la monoculture apparaissent comme les causes principales de la diminution des Œdicnèmes. Elles entraînent une réduction des ressources alimentaires par l’usage des pesticides et une dégradation des sites de nidification disponibles. La disparition des friches et des landes rases ont considérablement affecté l’espèce. A ces modifications sensibles du paysage, s’est ajouté le recul de l’élevage extensif des ovins qui entretenait le caractère steppique des milieux.
Gestion
Plusieurs modes de gestion sont à préconiser, tels que la mise en place de couverts herbacés ras et de friches, ou l’entretien par pâturage des milieux favorables à l’espèce. L’objectif étant de permettre aux œdicnèmes de trouver leur nourriture et des zones à végétation rase pour la nidification.
NIVEAU D’ENJEU
Envergure : 24-27 cm
Poids : 23-40 g
Morphologie
La Pie-grièche écorcheur, passereau de taille moyenne, à l’apparence d’un rapace « miniature », présente un dimorphisme sexuel bien marqué (différences morphologiques entre le mâle et la femelle) :
Mâle
- Manteau brun roux, calotte et croupion gris cendré, queue noire bordée de blanc ;
- A la base et des parties inférieures d’une couleur rose plus ou moins intense selon les individus ;
- Bec et pattes noirs ;
- Masque noir de « bandit de grand chemin ».
Femelle
- Plumage beaucoup plus terne, avec un dessus plus ou moins brun-gris, parfois roussâtre (variable) ;
- Masque facial moins net que chez le mâle ;
- Abdomen d’un blanc jaunâtre fortement vermiculé (motif d’ornementation en forme de traces de vers), barrée de lignes noires.
Habitat
On la retrouve dans des buissons bas épineux, au niveau des perchoirs naturels ou artificiels d’une hauteur comprise entre un et trois mètres, au niveau des zones herbeuses et surtout où il y a de gros insectes. Actuellement, les milieux les plus recherchés par ces oiseaux se caractérisent par la présence de prairies de fauche et/ou de pâtures extensives, toujours avec des haies ou buissons bas et denses, constitués d’arbustes divers.
Cycle de vie
Le mâle choisit le site du nid qu’il va construire juste après le retour de la migration. Dans la majorité des cas, le nid se situe à une hauteur de 1 à 1,5 mètre dans un arbuste épineux (prunelliers, aubépines, ronces…) ou petit conifère. C’est une construction plutôt massive : 15 cm de diamètre en moyenne pour une hauteur de 8 cm, faite de matériaux aussi divers (tiges et brindilles, herbes, mousse…) que surprenants (bouts de ficelle, petits morceaux de papier…).
Régime alimentaire
Son régime est essentiellement insectivore et constitué de gros insectes : coccinelle, scarabées, lucanes, criquets, grillons, papillons, mais aussi de petits vertébrés amphibiens, reptiles, oiseaux, mammifères. Elle chasse essentiellement à l’affût depuis un perchoir dégagé et capture ses proies au sol ou au vol.
Comportement remarquable
Lorsque les proies pullulent, la Pie-grièche a tendance à faire des réserves. Pour cela, elle empale, sur une épine ligneuse ou un fil barbelé, les proies non consommées en vue des jours d’intempéries où la nourriture se ferait rare.
Répartition géographique – Etat des populations
Menaces
Plusieurs menaces pèsent sur l’espèce comme la disparition de leur territoire de chasse, la destruction des haies et bosquets nécessaires à la nidification. De plus, l’intensification des pratiques agricoles, avec l’utilisation de produits phytosanitaires, appauvrissent le paysage de ses gros insectes.
Gestion
Plusieurs modes de gestions sont favorables à cette espèce, dont l’entretien et la restauration de prairies ou des pelouses colonisés par des arbres, et l’entretien des haies et des bosquets nécessaires à la nidification.
NIVEAU D’ENJEU
Envergure : 118-150 cm
Poids : 360-1050 g
Morphologie
La Bondrée apivore est un rapace diurne, de taille moyenne. L’adulte présente une petite tête qui pourrait faire penser à celle d’un pigeon.
- La tête est grise chez le mâle, plutôt brune chez la femelle ;
- L’iris est jaune ou orangé, le bec est sombre et les pattes sont jaunes ;
- Le dessous du corps et des ailes sont ponctués de plus ou moins noir, les points étant alignés avec une régularité symétrique ;
- Le trait du plumage le plus caractéristique de la Bondrée adulte est la présence de trois barres sombres très marquées sur la queue, bien visibles lorsque celle-ci est étalée (une barre large vers l’extrémité et deux barres plus fines près du corps).
Habitat
La Bondrée apivore côtoie une mosaïque de milieux. On la retrouve dans des forêts à clairières et coupes, dans les champs à bosquets mais aussi dans les milieux humides.
Elle semble préférer la présence alternée de massifs boisés et de prairies. Pour se nourrir, elle explore les terrains découverts et semi-boisés (lisières, coupes, clairières, marais, friches, forêts claires, prés et cultures).
Cycle de vie
La Bondrée apivore est monogame et les couples sont fidèles pour la vie. Dès le retour de migration, des parades aériennes commencent, pour finir par la construction du nid.
Les deux adultes défendent leur territoire de 10 km² en moyenne. La nidification a lieu dans de grands arbres, rarement en dessous de 9 mètres, aussi bien en pleine forêt qu’en lisière.
Régime alimentaire
La particularité de ce rapace est bien son régime alimentaire. En effet, la Bondrée apivore a un régime alimentaire extrêmement spécialisé, constitué principalement d’insectes, et plus précisément d’hyménoptères (guêpes, abeilles sauvages, frelon…). Elle consomme des insectes adultes, mais ce sont surtout les œufs, larves et nymphes qu’elle déterre qui l’intéressent, et dont elle nourrit ses jeunes.
A son arrivée en mai et durant les périodes froides ou pluvieuses, la Bondrée doit compléter ce régime avec d’autres proies puisque les essaims sont encore peu développés : autres insectes, araignées, vers de terre, batraciens, reptiles, micromammifères, jeunes oiseaux au nid.
Répartition géographique – Etat des populations
Menaces
La principale menace qui pèse sur l’espèce est la disparition de ses terrains de chasse, due à la fermeture des milieux, et donc à un manque de ressources alimentaires (couvains enterrés d’hyménoptères,…).
Gestion
La conservation de la Bondrée ne nécessite pas de mesures urgentes mais il faut veiller à la conservation des pelouses et des prairies et éviter les travaux forestiers pendant la période sensible de la nidification.