Milieux naturels
Faune
Les oiseaux
Fuligule morillon, Fuligule milouin, Sarcelle d’hiver, Chevalier cul-blanc, Héron cendré, Grande aigrette blanche, Grèbe huppé, Vanneau huppé, Balbuzard pêcheur… fréquentent ainsi le secteur.
Lors de la belle saison, ce sont 78 espèces d’oiseaux qui nichent sur la réserve naturelle.
Flore
La réserve naturelle de la Bassée est connue et reconnue pour sa richesse floristique : 636 espèces ont été recensées dont 64 sont considérées comme patrimoniales du fait de leur rareté et leur vulnérabilité à l’échelle nationale et régionale. Cette richesse floristique correspond à 45% de la flore d’Ile de France.
La prairie humide est le milieu naturel qui compte le plus grand nombre d’espèces remarquables : Violette élevée (Viola elatior), Gratiole officinale (Gratiola officinalis), Ail anguleux (Allium angulosum), Inule britannique (Inula britannica), Œillet superbe (Dianthus superbus), Orchis des marais (Orchis palustris), Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis)….
Sur les secteurs les plus secs, il n’est pas rare d’observer des orchidées sauvages aux formes très variées. Si elles sont le plus abondant dans les jachères ou sur les pelouses sèches, on peut également les rencontrer en forêt avec l’Orchis pourpre ou la Listère ovale ainsi que dans les prairies humides où la seule orchidée protégée a été recensée: l’Orchis des marais (Anacamptis palustris).
D’autres espèces protégées se retrouvent dans les milieux aquatiques ou amphibies comme l’Utricule citrine (Utricularia australis), la Renoncule grande Douve (Ranunculus lingua), la Gesse des marais (Lathyrus palustris), le Flûteau fausse renoncule (Baldellia ranunculoides)….Les boisements alluviaux comptent également des espèces d’intérêt. On y observe notamment la Vigne sauvage (Vitis vinifera sylvestris), une espèce de liane rare et protégée au niveau national dont la population au cœur de la réserve est l’une des plus importantes d’Europe.
Historique
Dès la fin du Paléolithiques (-10 000 ans avant notre ère), les premières traces d’hommes cueilleurs-chasseurs apparaissent. Mais c’est au cours de la première moitié du Vème millénaire avant notre ère que les hommes de culture Néolithique arrivés dans le bassin Parisien colonisent cette vallée jusqu’ici peu accueillante.
Ces agriculteurs défrichent la forêt environnante pour pratiquer l’agriculture et l’élevage.
Dans la dernière moitié de ce millénaire, les hommes investissent le fond de la vallée s’installant sur les dômes de graviers. Ils défrichent la forêt sur de grandes surfaces pour accroître les terres mises en cultures mais également pour créer de nouveaux pâturages nécessaires à l’élevage de bœufs.
Ces pratiques agricoles associées à la déforestation se poursuivent au cours des siècles suivants.
Grâce aux inondations récurrentes, ces prairies fournissent un fourrage d’excellente qualité servant de nourriture au bétail ainsi qu’aux chevaux sur Paris, utilisés jadis comme moyen de locomotion.
Quelques bois y persistent dont les principaux sont les Bas Buis (aujourd’hui le Bois de Veuve) et le bois de Melz-sur-Seine en ce qui concerne la Bassée Seine-et-Marnaise d’aujourd’hui. Les prairies et les pâtures sont adaptées à l’inondabilité de la plaine et à la mauvaise structure des sols alluviaux.
Les cartes d’état-major du XIXème siècle relatent encore la présence de bois déjà existants en 1757.
Les modifications socio-économiques qui se succèdent depuis 1900 ont entraîné l’abandon de la plus grande partie des prairies notamment les plus humides qui sont colonisées par les boisements ou alors plantées en peupliers.
Depuis 1955, 80% des prairies humides de la Bassée seine-et-marnaise ont disparu soit une surface d’environ 1000 ha.
L’apparition des pratiques agricoles modernes a modifié sensiblement la physionomie de paysage du fond des vallées. Les prairies disparaissent au profit des champs cultivés.
Depuis les années 1970, la surface agricole utile (SAU) en Bassée régresse et cède la place à des exploitations d’alluvions. Les alluvions anciennes, constitués de sables et graviers, représentent un gisement important de granulats de bonne qualité. Leur exploitation engendre systématiquement l’apparition de plans d’eau hétéroclites, aux dépens de l’agriculture.