Naissance d’un Autour des palombes
Un jeune Autour des Palombes a été observé dans la réserve naturelle de la Bassée la semaine dernière par les agents de la réserve. Cet individu au vol encore malhabile était présent près du nid dans lequel il est né. Ce rapace forestier ressemble à l’épervier mais est de taille plus importante. Il existe un fort dimorphisme sexuel chez cette espèce, puisque le mâle est beaucoup plus petit que la femelle (mâle = 70 % de la femelle). Celle-ci atteint la taille d’une buse (envergure jusqu’à 1,20m), tandis que le mâle rappelle une grande femelle d’Epervier. Nous savions que le rapace occupait le même secteur que les années précédentes car nous avions pu entendre au début du printemps les cris puissants des adultes près du nid. En effet, c’est la meilleure période pour détecter cet oiseau forestier aux mœurs plutôt discrètes. Très rare en Ile-de-France, il vit dans les massifs boisés de plusieurs centaines d’hectares et à besoin de tranquillité en période de reproduction. Il faut notamment éviter les travaux forestiers à proximité du nid, dès du mois de janvier. A partir de cette période le mâle ébauche plusieurs nids dont un est choisi par la femelle. Ils sont bâtis à la base de la cime de grands arbres (entre 8 et 20 mètres) et sont souvent réutilisés et rechargés d’une année sur l’autre. Les parades nuptiales ont lieu en février ou mars, le couple étant uni pour la vie !
Dans le courant du mois d’avril, la femelle pond 3 œufs en moyenne qu’elle couve ensuit pendant 40 jours. A la fin du mois de juin, ou dans les premières semaines de juillet, les jeunes prennent leur envol mais restent encore à proximité du nid et ne sont aptes à chasser par eux-mêmes qu’un mois après. La longévité maximale connue pour l’Autour des palombes est de 19 ans. Son régime alimentaire se compose principalement d’oiseaux de taille moyenne dont les pigeons, ce qui lui a valu son nom. Nous avons pu constater que, dans la réserve naturelle, il consommait également des mouettes !
Actuellement, cette espèce n’est pas menacée en France, mais son maintien dépend en premier lieu d’une bonne gestion des massifs forestiers avec la conservation d’îlots d’arbres matures et de peuplements à la structure variée. La situation de cet oiseau n’a pas toujours été aussi bonne et c’est grâce à la protection totale qu’il bénéficie depuis les années 1970 et l’arrêt de certains pesticides que l’état de ses populations s’est amélioré. L’accroissement de la surface forestière en France depuis cette période a dû jouer également un rôle positif pour l’espèce. Souhaitons un bel avenir à notre jeune autour ! En espérant qu’il trouvera facilement à son tour une forêt pour s’établir.