La Chalarose, cette maladie des frênes

La réserve de la Bassée accueillait, samedi 14 octobre à Mouy-sur-Seine, Claude Husson, ingénieur d’études Interactions arbres et micro-organismes à l’INRA de Nancy, pour échanger sur la Chalarose, maladie à l’origine du dépérissement des frênes.

Comme plus de la moitié des maladies des plantes, la Chalarose est due à l’introduction d’un parasite exotique qui trouve les bonnes conditions pour se développer, ici c’est un champignon venu d’Asie avec l’import de frênes asiatiques. La Chalarose est apparue en 2009 dans l’est de la France et s’est propagée très rapidement pour atteindre en 2016 toute sa moitié nord-est. Cette maladie provoque le dépérissement des feuilles et atteint ensuite les tiges, des nécroses peuvent également être observées au niveau du collet. Le taux de mortalité est d’environ 10% chaque année lorsque le collet est très atteint et peut atteindre 30% chez les jeunes arbres (diamètre inférieur à 25cm). La propagation de la Chalarose est d’autant plus rapide que ce champignon se disperse de façon très efficace avec le vent, que son hôte y est très sensible et que l’environnement lui est favorable : densité importante de frênes dans les forêts françaises, climat frais et humide.
La bonne nouvelle est que certains frênes français semblent résister à l’infection, à l’image de leurs cousins asiatiques (porteurs sains de la maladie) et que cette résistance est héréditaire ! Le champignon est présent, pourtant les arbres ne développent presque aucun symptôme. Le frêne n’est donc pas menacé de disparition !
Toutefois, les plantations de jeunes frênes sont déconseillées depuis 2008 car ce sont eux qui ont le plus fort taux de mortalité. Par conséquent, il est recommandé de prioriser les récoltes dans de jeunes futaies, d’autant qu’en dehors des premiers centimètres, la grume reste généralement en bon état. Dans les futaies adultes, le risque de mortalité étant moins élevé, il est conseillé de préserver autant que possible les arbres peu dépérissants et les arbres sains, ce sont eux qui assureront la survie de l’espèce !

La prochaine étape pour la réserve est de travailler avec des partenaires pour établir une liste d’espèces locales pouvant repeupler nos forêts.

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