Boisement alluvial : les espèces

NIVEAU D’ENJEU

FAIBLE
Taille : 40-44 cm
Envergure : 64-68 cm
Poids : 300-350 g

Morphologie

Le Pic noir est le plus grand des pics européens, il est environ de la même taille qu’une corneille. Ses caractéristiques morphologiques sont :

  • Plumage noir, sauf au niveau de la tête ;
  • Calotte rouge vive étendue du front à la nuque chez le mâle et limitée à la nuque chez la femelle ;
  • Bec blanchâtre sauf à l’extrémité et l’arête supérieure, plutôt noires ;
  • Iris jaune pâle ;
  • Pattes grises ;

Il faut savoir que la langue des pics est effilée, très longue, visqueuse, et son extrémité petite, plate et pointue. Elle est ornée de petits crochets. Elle peut être projetée loin en avant et est très efficace pour se nourrir.

Habitat

Le Pic noir a besoin de grandes superficies boisées avec des arbres à gros diamètre (diamètre supérieur ou égal à 50 cm), donc âgés, nécessaires à son alimentation et à son mode de nidification.

Dans des arbres sains ou malades, il creuse une cavité ovale de grande taille, à une hauteur variant entre 4 et 15 mètres, en forme de puits (pouvant aller jusqu’à 50 cm) dans laquelle il installe son nid.

Cycle de vie

Les parades nuptiales, commencent dès la mi-janvier et comportent attitudes, mouvements, poursuites, cris stéréotypés. Finalement, le mâle conduit la femelle jusqu’au site qu’il a choisi pour nicher.

Le nid est creusé, par les deux sexes mais surtout par le mâle, directement ou par agrandissement d’une ébauche antérieure. L’ouverture du nid est ovale et le fond est garni de poussière de bois et de quelques copeaux.

Régime alimentaire

A la fois végétarien et insectivore, le Pic noir se nourrit principalement de fourmis et d’insectes xylophages (qui se nourrit de bois), qu’il prélève en perforant l’écorce avec son bec acéré. Ailleurs, les larves de coléoptères sont consommées en grand nombre, de même que les chenilles de papillons et les asticots de mouches.

Ses sites de nourrissage privilégiés sont les arbres morts ou dépérissant et les souches.

Comportement remarquable

Malgré sa taille, le pic noir défend un territoire limité autour du nid (2 à 5 kilomètres carrés au moins) mais son domaine vital est beaucoup plus vaste (40 ha autour du nid).

Répartition géographique – Etat des populations

Menaces

L’intensification agricole et l’extension de la monoculture apparaissent comme les causes principales de la diminution des Œdicnèmes. Elles entraînent une réduction des ressources alimentaires par l’usage des pesticides et une dégradation des sites de nidification disponibles. La disparition des friches et des landes rases ont considérablement affecté l’espèce. A ces modifications sensibles du paysage, s’est ajouté le recul de l’élevage extensif des ovins qui entretenait le caractère steppique des milieux.

Gestion

Plusieurs modes de gestion sont à préconiser, tels que la mise en place de couverts herbacés ras et de friches, ou l’entretien par pâturage des milieux favorables à l’espèce. L’objectif étant de permettre aux œdicnèmes de trouver leur nourriture et des zones à végétation rase pour la nidification.

NIVEAU D’ENJEU

MOYEN
Taille : 16-18 cm
Envergure : 24-27 cm
Poids : 23-40 g

Morphologie

Ce Pic de taille moyenne se reconnait par son plumage majoritairement noir et blanc mais aussi :

  • Taches scapulaires ovales (au niveau de l’os de l’omoplate) avec des ponctuations blanches sur le dos ;
  • Calotte rouge vive et plus unie chez le mâle, ce qui rend la différence entre les sexes subtile sur le terrain ;
  • Plumage du ventre rose (rouge pâle, limite floue) à la base de la queue pour s’éclaircir sous la gorge ;
  • Fines stries noires sur fond jaunâtre aux flancs ;
  • Bec court et grêle, qui ne lui permet pas de forer du bois sain mais outil pour la capture des insectes.

Habitat

L’espèce fréquente les forêts composées par de vieux chênes, charmes et ormes.

Cycle de vie

Dès le mois de mars, les couples se forment ou se reforment. Le nid est foré dans des branches ou des troncs d’arbres de gros diamètre, le plus souvent sous une grosse et haute branche.

Régime alimentaire

Il se nourrit principalement d’insectes (adultes et larves) qu’il recherche à la surface des feuilles, des branches et des troncs crevassés, sous les écorces décollées…

Il peut également consommer des graines en automne et en hiver (glands, noisettes, graines de lierre…) et de sève au printemps.

Comportement remarquable

Pour se nourrir, se tient à la cime des arbres et sautille souvent le long des grosses branches en chassant les insectes.

Répartition géographique – Etat des populations

NICHEUR RÉGULIER SUR LE SITE

Menaces

La disparition des boisements anciens et tout particulièrement la gestion des taillis sous futaie risquent de réduire les surfaces favorables au Pic mar. D’autres facteurs, encore peu étudiés, comme la fragmentation des forêts peuvent influencer négativement les populations de Pic mar.

L’exploitation en période de nidification, risque de fragiliser certaines populations (dérangements) ou de détruire des nichées par abattage.

Gestion

Les modalités de gestion sont les mêmes que pour le Pic noir, à savoir la mise en place d’ilots de vieillissement présentant des quantités importantes de bois dépérissant et/ou mort et de préserver des arbres à gros bois.

Dans la mesure où les travaux forestiers pourraient être néfastes pour l’espèce (nidification, ponte et élevage des jeunes jusqu’à l’émancipation), il faudra prendre en compte la période de sensibilité du Pic mar avant la programmation des travaux.

NIVEAU D’ENJEU

MOYEN
Taille : 50-60 cm
Envergure : 130-155 cm
Poids : 650-1000 g

Morphologie

Le Milan noir se caractérise par :

  • Queue faiblement échancrée et plumage très sombre brun foncé uniforme sur le dessus du corps ;
  • Le dessous du corps est plutôt brun-roux strié de noir et tire sur le gris-roux sur la poitrine ;
  • Dans de bonnes conditions d’observation, une zone pâle se distingue sous l’aile ;
  • La tête est d’un blanc brunâtre strié de noir ;
  • Aucune différence morphologique apparente entre le mâle et la femelle.

Habitat

Le Milan noir peut être observé dans de nombreux types d’habitats. On le retrouve souvent près des zones humides, nécessaires pour son alimentation, dans les grandes vallées alluviales, près des lacs ou étangs, avec des arbres pour la nidification. Cependant, on peut également le retrouver près des villes.

Les zones de prairies humides et de plaines agricoles sont maintenant occupées de façon régulière par l’espèce.

Cycle de vie

Les couples sont fidèles et gardent généralement le même territoire d’une année à l’autre. Lors des parades nuptiales, le couple vole ensemble en décrivant des formes.

Le nid est construit par le couple, situé généralement en lisière de forêt, à une hauteur généralement comprise entre 8 et 15 mètres et est presque toujours garni de branchages mais aussi de détritus de toutes sortes (chiffons, papiers, plastiques…).

 

Régime alimentaire

Son régime alimentaire peut ressembler à celui des vautours charognards car le Milan noir consomme en majorité des proies mortes comme les poissons morts en surface (plus de 70% des proies capturées proviennent du milieu aquatique) mais il peut aussi fréquenter les décharges et les dépôts d’ordures. Cependant, dans les prairies exploitées au moment de la fauche, il se nourrit à terre et sa proie principale devient alors le Campagnol des champs.

Répartition géographique – Etat des populations

NICHEUR RÉGULIER SUR LE SITE

Menaces

La principale menace qui pèse sur l’espèce est la disparition de ses terrains de chasse, due à la fermeture des milieux, et donc à un manque de ressources alimentaires (couvains enterrés d’hyménoptères,…).

Gestion

La conservation de la Bondrée ne nécessite pas de mesures urgentes mais il faut veiller à la conservation des pelouses et des prairies et éviter les travaux forestiers pendant la période sensible de la nidification.

NIVEAU D’ENJEU

MOYEN
Taille (tête+corps) : 4,5-5,5 cm
Envergure : 25-30 cm
Poids : 7-12 g

Morphologie

  • Le Murin de Bechstein ou Vespertilion de Bechstein est un chiroptère (chauve-souris) de taille moyenne. Très reconnaissable avec :
  • Taille de ses oreilles remarquable, très longues, et assez larges, dépassant largement son museau ;

Pelage relativement long, brun clair à brun-roux sur le dos et blanc sur le ventre avec un museau rose.

Habitat

Espèce de basse altitude, elle est très fortement liée aux milieux boisés et présente une nette préférence pour les massifs anciens de feuillus, en présence de ruisseaux, mares ou étangs.

Le gîte typique du Murin de Bechstein semble être constitué par des fissures ou des cavités d’arbres, où l’espèce élève ses jeunes et hiberne. Elle se déplace fréquemment d’un gîte à l’autre. En hiver, on peut la rencontrer dans des cavités souterraines.

Cycle de vie

Les caractéristiques biologiques de cette espèce sont mal connues du fait de sa discrétion et son mode de vie.

Les accouplements sont observés pendant l’hibernation. Les colonies de reproduction sont composées essentiellement de femelles (moins de 10 à près de 80, une vingtaine en moyenne) qui changent régulièrement de gîtes diurnes en fonction des conditions météorologiques ou des phases de développement des jeunes. Les mâles sont généralement solitaires.

Régime alimentaire

Son régime alimentaire est constitué d’insectes, des papillons aux fourmis, en fonction des disponibilités saisonnières. Le plus souvent, elle chasse près de son gîte, à quelques dizaines, voire quelques centaines de mètres.

Comportement remarquable

Comme tous les chiroptères, le Murin de Bechstein est insectivore. Son mode de chasse est remarquable. Tout comme les Cétacés, les chauves-souris utilisent l’écholocation ou l’écholocalisation, comme un « radar », pour repérer les obstacles de son environnement ou encore ses proies. Les ultrasons émis par leur bouche ou leur nez sont renvoyés en écho. Ainsi, ils peuvent se diriger dans la nuit et chasser.

Répartition géographique – Etat des populations

Répartition inconnue sur le site mais habitats favorables

L’état et l’importance de l’espèce sont mal connus en raison de ses mœurs forestières et de sa discrétion au cours des dernières décennies. Cependant, la disparition et la dégradation de ses biotopes se sont très probablement accompagnées d’une régression des effectifs. 

Menaces

Plusieurs menaces ont été identifiées puisque le Murin de Bechstein est particulièrement sensible à la modification du paysage, aux traitements phytosanitaires, aux dérangements et destructions des gîtes d’été et d’hiver.

Gestion

Plusieurs mesures de gestion sont proposées comme le maintien de boisements avec des sous-bois peu ouverts et la création d’ilots de sénescences avec des arbres morts ou encore limiter l’emploi d’insecticides, notamment en agriculture, afin de garantir une ressource alimentaire suffisante.

NIVEAU D’ENJEU

MOYEN
Taille (tête + corps) : 6,5-8 cm
Envergure : 35-43 cm
Poids : 20-40 g

Morphologie

Le Grand murin fait partie des plus grands chiroptères français avec :

  • Un pelage épais et court, de couleur gris-brun sur tout le corps, à l’exception du ventre et de la gorge qui sont blanc-gris ;
  • Le museau, les oreilles et le patagium (membrane de peau reliant entre les doigts pour former des ailes) sont brun-gris.

Habitat

Espèce cavernicole de basse et de moyenne altitude, essentiellement forestière, le Grand murin fréquente aussi les milieux mixtes composés de haies, de prairies et de bois.

Le Grand murin est considéré comme une espèce plutôt sédentaire malgré ses déplacements de l’ordre de 200 km entre les gîtes hivernaux et estivaux. Il entre en hibernation d’octobre à avril en fonction des conditions climatiques locales. Les gîtes d’hibernation et d’estivage sont constituées de cavités souterraines (grottes, anciennes carrières, galeries de mines, toitures ou encore des caves) de température avoisinant les 7 à 12°C en hiver, et d’une humidité relativement élevée et plus de 35°C en été.

Cycle de vie

La maturité sexuelle est différente entre les deux sexes, elle est de 3 mois pour les femelles et 15 mois pour les mâles. L’accouplement se fait dès le mois d’août et jusqu’au début de l’hibernation.

Régime alimentaire

Le Grand murin est, comme les autres chiroptères européens, un insectivore strict. La présence de nombreux insectes non-volants suggère que le Grand murin est une espèce glaneuse (qui capture ses proies au sol) de la faune du sol.

Comportement remarquable

Le Grand murin quitte généralement son gîte environ 30 min après le coucher du soleil pour le regagner environ 30 min avant le lever de soleil. Cet horaire, très général varie en fonction des conditions météorologiques. Cependant, lors de l’allaitement, les femelles rentrent exceptionnellement plusieurs fois en soirée.

Répartition géographique – Etat des populations

Répartition inconnue sur le site mais habitats favorables

Menaces

Les menaces identifiées sont de deux ordres : sur l’espèce et sur ses habitats. Les menaces qui pèsent sur l’espèce sont principalement le dérangement ou la destruction, intentionnelle ou non, des gîtes.

Concernant ses habitats, la modification des paysages par l’agriculture réduit les milieux propices à la chasse et au développement de ses proies. L’autre menace est le drainage des zones humides.

Gestion

Malgré toutes les menaces citées, la principale mission de gestion reste la préservation des gîtes de reproduction et des territoires de chasse, comme pour le Murin de Bechstein, par exemple en maintenant des sous-bois peu ouverts.